Interview Gwenola Joly-Coz


Entretien avec Gwenola Joly-Coz

PAR FREDERIC CHAUVAUD



Dans un dialogue avec l’historien Frédéric Chauvaud, Gwenola Joly-Coz retrace son parcours au sein de la magistrature. De ses débuts comme juge d’instruction à la sortie de l’ENM, à son rôle de juge aux affaires familiales, puis de secrétaire à l’inspection générale, elle a mené une carrière éclairée par la cause des femmes.


Pour Gwenola Joly-Coz, les femmes dans la fonction publique doivent penser leur carrière à travers le prisme des combats féministes. Ce principe a conduit la création notre association,
Femmes de Justice, un moment clé dans la reconnaissance et la légitimation du féminisme au sein des institutions ministérielles sur lequel elle revient.


Son engagement pour la visibilité des femmes a pris une dimension historique avec son ouvrage Femmes de Justice. Ce livre naît d’un constat alarmant: l’absence totale de traces de la première femme magistrate. Gwenola Joly-Coz entreprend alors un véritable travail d’historienne pour sortir ces femmes de l’ombre et rendre hommage à celles qui ont pavé la voie.


(Vidéo Criminocorpus: Simone Rodez Première Présidente de la Cour de Cassation)

Vidéo Criminocorpus: Simone Rozès Première Présidente de la Cour de Cassation

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Première présidente de la cour d’appel de Poitiers, Gwenola Joly-Coz ne regarde pas seulement vers le passé mais porte un regard résolument tourné vers l’avenir. En janvier 2024, sous son impulsion, la cour d’appel de Poitiers a rendu cinq arrêts majeurs sur le contrôle coercitif, une notion encore récente mais très prometteuse. Elle explique: "Cette approche permet changer le regard, au lieu de nous préoccuper de l'état de la femme, nous nous tournons vers les tactiques de l'homme".


Avec détermination, Gwenola Joly-Coz nous montre que l’histoire et le vécu des femmes dans la justice sont des socles essentiels pour penser et construire un avenir plus équitable. Elle conclus en rappelant "en tant que magistrat nous avons le devoir d'écouter les femmes pour qu'elles puissent placer leur confiance dans le système judiciaire".

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